Bruitage de pluie avec les mains

Réaliser un bruitage de pluie avec les mains… un véritable jeu de patience si vous êtes seul pour réaliser ce bruitage. Cela devient nettement plus simple pour un choeur comme Perpetuum Jazzile qui réalise en live un bruitage de pluie et d’orage avec leurs mains, pieds et corps.

Un foley auquel il fallait penser !

Bruitages d’animaux : les appeaux

bruitages d’animaux - appeau coucou

Utile au preneur de son tout comme au bruiteur de cinéma, les appeaux (appel en vieux français) sont des sortes de petits sifflets permettant d’imiter les voix de différents animaux. Funestement (pour ne pas dire lâchement) utilisés par les chasseurs pour attirer le gibier, les appeaux permettront aux preneurs de son de faire s’approcher certains animaux afin de réaliser un enregistrement plus proche. Ils permettrons aussi de réaliser les bruitages isolés de ces animaux, puis, en rassemblant ces bruitages, de reconstituer des ambiances sonores de forêt, lac, marais…
Avec un peu de pratique, il est possible d’obtenir un bruitage imitant l’animal de façon assez réaliste et qui donnera pleine satisfaction une fois replacé dans son contexte sonore d’origine.
Il en existe une multitude, chaque appeau étant généralement destiné à imiter le son d’un seul animal. Certains permettent toutefois d’imiter le cri de plusieurs oiseaux, comme l’appeau n°52 qui renferme à lui seul (combiné à votre talent) les possibles bruitages de rouge-gorge, chardonneret et rossignol. Il n’existe malheureusement pas d’appeaux pour tous les animaux, ceux-ci ayant été développés le plus souvent pour et par des chasseurs, ils ne concernent que les animaux gibiers.
Grâce aux appeaux vous pourrez entre autre réaliser de bons bruitages de merles, mésanges, canards, hiboux, coucous, palombes, tourterelles, moineaux, grives, cailles mais aussi sangliers, cerfs, lapins, souris…
Avant de conclure par une démonstration vidéo savamment orchestrée et pleine de bruitages, nous nous permettons de reprendre cette petite phrase issue du site des Appeaux Raymond : « Avant d’utiliser un appeau, il faut bien connaître le chant des oiseaux. On à déjà vu des oiseaux tomber de l’arbre sur le dos, et mourir de rire devant un novice utilisant un appeau ».
Démonstration par le bruitage :

Bruitage d’ouverture de tombe – passage secret

bruitage passage secret

Les films d’horreur ou films fantastiques font bien souvent appel à un trucage d’effets sonores plus vrais que nature, « larger than life ». Il s’agit de créer des sons qui n’existent pas mais surtout d’accentuer l’effet du son sur les spectateurs.
Voici un petit guide qui ouvrira le Sésame du design sonore d’un bruitage de glissement de pierre tombale ou de la lourde porte en pierre d’un passage secret.

Le matériel : une grosse pierre, une surface dure type ciment/béton, du sable, une dizaine de petits et moyens cailloux.
Les micros : un micro à forte directivité (hypercardioïde ou supercardioïde) sera plus approprié, il permettra de focaliser la prise son sur le bruit de pierre sans ajout de bruit de pièce. Il faudra le placer très près de la source sonore donc de l’action, ce qui permettra d’accentuer davantage l’effet Larger Than Life.
La prise de son : Peu de prises son sont nécessaires. Pour le bruitage d’ouverture d’une pierre tombale, un seul enregistrement peut s’avérer suffisant (frottement de la pierre), multiplier les prises permet cependant de disposer d’un matériel plus varié au moment du montage. Pour l’ouverture d’un passage secret, il convient d’ajouter du détail et du réalisme à l’aide d’un bruit de sable et de petits cailloux tombant sur le sol. Trois prises son au minimum sont donc nécessaires à la réalisation de ce second bruitage.
Le frottement de pierre : L’essentiel du bruitage est composé par le frottement de la pierre mobile (dalle ou bloc de pierre) sur la surface fixe (socle de la tombe ou murs). Le trucage consiste simuler le frottement d’une grosse masse de pierre à partir du frottement d’un caillou de quelques centaines de grammes. Pour cette prise son, frottez la grosse pierre sur la surface dure à vitesse lente en appuyant fortement.
La chute de sable : Faites tomber une poignée de sable sur votre surface dure et recommencez l’opération en faisant varier le débit d’écoulement du sable.
La chute de petits et moyens cailloux : tout comme le sable faites tomber les cailloux par poignée ou par petit nombre sur votre surface dure et enregistrez l’impact.
Le traitement : Une fois vos différentes prises son éditées, il est possible de procéder au traitement des sons afin de donner du poids et de la largeur aux différents matériaux. La technique consiste à réaliser plusieurs déclinaisons de plus en plus graves de votre son de départ. Utilisez pour cela la fonction pitch de votre logiciel ou jouez avec la résolution d’échantillonnage. Faites ainsi 4 ou 5 versions différentes du frottement de pierre et 2 ou 3 des chutes de cailloux et de sable. En cas d’utilisation de la fonction pitch, n’hésitez pas à modifier également la durée de votre fichier.
Le montage : il ne reste qu’à superposer tout ce matériel sonore. Commencez par disposer vos différents sons de frottement de pierre. Le son le plus grave sera certainement aussi le plus long, utilisez le comme référence et ajoutez les sons plus aigus pour ajouter d’autres surfaces de frottement à votre mouvement. Plus vous travaillerez dans les graves, plus votre pierre paraîtra lourde et volumineuse. Pour le bruitage d’ouverture de passage secret, surtout s’il n’a pas été utilisé depuis longtemps, ajouter quelques sons de chute de cailloux et de sable à différents endroits, selon l’effet recherché. Jouez du volume et de l’équalisation pour bien fondre ces derniers sons avec l’espace de frottement.
Il ne restera qu’à contextualiser le bruitage obtenu en fonction du lieu d’où il sera perçu (caverne, extérieur, intérieur de tombe) à l’aide de l’équalisation et d’une reverb.

De la nécessité des bruitages

L’acte de bruiter renvoie au fait d’enregistrer « live » des effets sonores, ou bruitages, en synchronisation avec des images projetées. Cette pratique a été largement adoptée pour devenir presque systématique à partir des années de gloire d’Hollywood. Bien plus qu’un choix, les bruitages réalisés en post-synchro étaient à cette époque une véritable nécessité en raison de différents facteurs qui restent pour certains valables encore aujourd’hui.

La première de ces raisons tient au manque de sensibilité des microphones de l’époque. Ces micros étaient tout juste performants pour capturer les dialogues entre acteurs mais il leur était difficile de capter les bruits des scènes. L’ajout de bruitages en post-production permettait alors de redonner vie et texture aux objets de la scène.

La deuxième raison est également liée aux microphones peu performants de l’époque. En raison de leur manque de sensibilité, une partie des dialogues était généralement doublée en post-production. Si les bruitages avaient été enregistrés avec les dialogues, supprimer une partie des dialogues pour les remplacer en post-production conduirait à également supprimer les bruitages. Il était donc nécessaire de disposer des dialogues et des effets sonores de façon séparée.

La troisième raison, proche de la deuxième, tient au fait que les sociétés de production de l’époque avaient déjà en tête de distribuer leurs films à travers le monde et qu’en conséquence ils devraient remplacer les dialogues originaux par d’autres. Le fait de disposer de l’enregistrement des bruitages indépendamment des dialogues représentaient un gain de temps et d’argent non négligeable.

Ce dernier point reste d’actualité puisqu’aujourd’hui les sociétés de production propose à l’export une V.I., une version internationale, qui ne contient qu’un mixage des ambiances, musiques, effets sonores et bruitages, sans les voix. C’est en se référent à la Version Originale et à partir de la V.I. que l’ingénieur du son doit créer la Version Française en y intégrant les dialogues en français. Il n’a pas ainsi à remixer l’ensemble des ambiances, musiques, bruitages et effets sonores, préservant production initiale.

Foley stage - bruitages

Silence on bruite

Silence, on bruite de André Naudin

Silence, on bruite

Présentation du livre par l’éditeur : Le cinéma est un fabricant de rêves, c’est un grand tricheur. On y tue sans mourir, les acteurs parlent d’amour sans s’aimer, on y hurle sans souffrance, ceux qui vous font rire ont le cœur triste, le maquillage dissimule les laideurs, etc. L’empereur de la triche c’est le bruiteur. C’est un magicien, il regarde l’écran et recrée des faux bruitages qui feront plus vrai que des vrais bruits. Cet ouvrage vous fait rentrer dans l’univers de ce métier étonnant, avec André Naudin qui a réalisé les bruitages plus de 1000 films et qui est le meilleur des mystificateurs.

224 pages – Editeur : Dixit (2000) – Langue : Français
ISBN-10: 2844810179 – ISBN-13: 978-2844810175

Vanessa Theme Ament

Vanessa Theme Ament : Foley Artist (bruiteur) depuis plus de 25 ans, cette femme travaille également sur le montage son et l’Automated Dialogue Replacement. Elle est aussi auteur/interprète de chansons. Pendant les 80’s et 90’s elle dirige sa propre société de bruitages et publie la MovieSound Newsletter. Elle continue aujourd’hui à travailler comme bruiteur en plus de sa charge d’enseignement à l’université. Elle a réalisé les bruitages de plus de 150 films, ce qui lui a vallu 3 Awards, Golden Reel Certificates for Foley, pour les films The Dollmaker (1984), Predator (1987) et Die Hard (1988), et de nombreuses nominations. Elle est l’auteur de The Foley Grail

Consulter la filmographie de Vanessa Theme Ament