L’effet de proximité

L’effet de proximité qu’est-ce que c’est ?

L’effet de proximité se produit lorsqu’un microphone est placé trop près de la source sonore qu’il doit capter, généralement à moins de 20 ou 30cm. Il se traduit par une très forte amplification des graves, parfois couplé à une atténuation des aigus. Le problème c’est que ce surplus de grave n’est pas beau, il est mou, et se fait au détriment des aigus enregistrés. Au final, on obtient un son très boomy, moins riche et difficile à corriger en post-prod.

Un petit exemple, fourni par Recording Arts Canada, vous permettra d’évaluer le phénomène :

On le voit à travers cet exemple, tous les micros ne réagissent pas de la même manière à la proximité. De par leur conception et leur façon de travailler, les micros omnidirectionnels n’ont pas ce problème de proximité. En revanche, plus le micro est directionnel et plus l’effet de proximité sera fort. Et cela touche tous les types d’enregistrements : voix, bruitages, instruments de musique… Le choix des micros et leur placement reste donc un facteur essentiel d’une bonne prise de son.

Faut-il pour autant systématiquement éviter l’effet de proximité ?

Il est aujourd’hui un peu passé de mode mais il a fortement été utilisé en musique dans les années 70 pour maximiser la proximité et la propreté (éviter les repisses) des prises son. On en voit toutefois une résurgence dans les enregistrements ASMR.
La réponse est bien évidemment non. Il faut voir l’effet de proximité comme un outil ou un effet à la disposition des ingés son. Il faut juste être conscient de l’existence de ce phénomène pour l’éviter ou l’utiliser à bon escient, pour par exemple gonfler ou donner de la chaleur à une voix un peu fluette ou renforcer le boom d’un impact.

Une des tendances depuis plusieurs années, aussi bien en musique qu’en enregistrement de sons seuls ou de bruitages, consiste à réaliser deux prises son simultanées, une proche et une éloignée de façon à disposer des deux enregistrements et pouvoir choisir l’un ou l’autre, ou de les mixer, en fonction du contexte.

 

Série podcast sur le son au cinéma

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Arte radio publie actuellement une série de podcasts consacrée au sons du cinéma et intitulée : Ecouter le cinéma. Une rencontre avec les artisans du son au cinéma : bruiteurs, monteurs, sound designers, compositeurs. Ils nous expliquent comment sont pensés et créés les sons des films, blockbusters ou films d’auteur et comment ils ont évolué avec l’histoire du cinéma. La série est réalisée par Samuel Hirsh et Laetitia Druart. On y retrouve notamment Nicolas Dubois de Sound Fishing qui explique comment il réalise des bruitages et sons qui font peur.

Le guide ultime du sound designer

Pour ceux et celles qui auraient manqué le livre « The Sound Effect Bible » de Rick Viers dans sa version anglaise, les éditions Dixit viennent d’en publier la traduction française.
Le guide ultime du sound designer ou comment créer et enregistrer des effets sonores pour le cinéma et la télévision, vous permettra ainsi de passer en revue les points essentiels de la création de bruitages et de la prise son pour le cinéma. Abordant aussi bien la dimension théorique du son, le choix des micros et de l’enregistreur, la construction d’un studio, l’édition et les traitements du son, vous ne serez pas en reste sur les astuces et les secrets de bruiteur. De nombreuses pages dévoilent ainsi les objets secrets, et pourtant si communs, servant à la création de bruitages.

Marie-Jeanne Wyckmans bruiteuse belge

Le portrait vidéo d’une bruiteuse belge à découvrir, Marie-Jeanne Wyckmans pour le Studio L’Equipe. Elle y met en avant le plaisir de créer des beaux bruitages qui sonnent bien et qui fonctionnent à l’image. On la voit notamment réaliser le bruitage de snowboarders et expliquer les subtilités de ce bruitage.

Atelier Bruitage

L’association Café Filou, spécialisée dans l’organisation d’ateliers itinérants pour enfants et adultes encadrés par des artistes, propose un atelier original et ludique d’initiation à la post-production. Un atelier bruitage pour que tout un chacun puisse s’essayer à  l’exercice du bruitage et du doublage !
Au cours de l’atelier, les participants sont invités à identifier les besoins en bruitage d’une scène de film puis de recréer et enregistrer ces bruitages. Une approche intéressante et ludique.
Le prochain atelier public se tiendra le 25 février à  Paris.

Pour plus d’infos et vous inscrire : www.cafesfilous.com/

Bruitage du film King Kong

Universal propose une série de vidéos en ligne consacrées à la post-production du film King Kong. Nous avons sélectionné parmi les 7 vidéos celle relative au bruitage bien évidemment. L’occasion de découvrir le travail des bruiteurs et une infime partie de leur bric-à-brac.
Cette vidéo permet notamment de découvrir l’intérêt du bruitage au cinéma à partir d’une petite séquence du type « avant-après » le montage du bruitage.

Les sons qui font peur

France Culture a consacré l’une des ses émissions, L’Atelier Intérieur, à la peur et aux sons qui nous font peur. Il y était question du loup mais aussi de tous ces sons qui nous effraient. Pas certain que les invités aient vraiment répondu à la question de savoir ce qui leur faisait peur sauf peut-être Nicolas Dubois de Sound Fishing et Bruitages.tv qui nous explique quels sont les sons et bruitages couramment utilisés dans les films d’horreur.

Passant en revue différentes catégories de sons (la musique, les effets sonores, les sons qui renvoient à des peurs ancestrales comme le loup, les bruitages gores), il insiste sur le fait que, plus que les sons en eux-mêmes, c’est surtout la façon dont ils sont utilisés qui contribue au climat de peur. Il fait notamment référence à une étude de Daniel Blumstein de l’Université de Californie qui s’est intéressé aux bandes sonores de différents genres de films. Parmi ses conclusions, les films d’horreur seraient les films qui utilisent le plus des cris de femmes, les films d’aventure ceux qui utilisent plus des cris d’homme. Les films d’horreur sont aussi les films dont les bandes sonores sont le moins linéaire, elles passent brutalement d’un quasi silence à un cri tonitruant ou d’un ronflement sourd à un cri très aigu. Ce caractère non linéaire du son est assez caractéristique des cris d’animaux en détresse et serait utilisé dans les films pour accentuer l’atmosphère dramatique.

Pendant l’émission, N. Dubois réalise aussi quelques bruitages en direct ainsi que des démonstrations de transformation de son.

Pour en savoir plus sur la peur du loup et les sons qui nous font peur, écoutez l’intégralité de l’émission produite par Aurélie Charon et réalisée par Thomas Dutter :  L’Atelier Intérieur n°25 – La peur du Loup (photo France Culture)

Interview bruitages gores

Bruitage gore : projection de sangPour ceux et celles qui aiment les bruitages plus vrais que nature, gores et dégoulinants, qui sentent bon l’hémoglobine, découvrez une interview de Nicolas Dubois de Sound Fishing Bruitages sur Libération.fr. Au menu : pamplemousse, tomate, salade… Du bien juteux en somme.

On nous y explique brièvement ce qui fait un bon bruitage d’horreur notamment comment multiplier les couches de bruitages pour obtenir un résultat Larger Than Life.

Bruitage de pluie avec les mains

Réaliser un bruitage de pluie avec les mains… un véritable jeu de patience si vous êtes seul pour réaliser ce bruitage. Cela devient nettement plus simple pour un choeur comme Perpetuum Jazzile qui réalise en live un bruitage de pluie et d’orage avec leurs mains, pieds et corps.

Un foley auquel il fallait penser !